Localisation du projet :

 

L'ACZA intervient en Afrique de l'Ouest, principalement en Cote d'ivoire.

 

Notre siège se situe à Man, dans le quartier Cascade. Dans la région de Tonkpi ou la pratique de l'excision persiste dans leur tradition.

 

A la demande des habitants, nous avons crées notre fondation ACZA. Aujourd'hui, nous comptons 500 femmes et hommes, venant de tous le pays, impliquée dans cette lutte à nos cotés. Celle-ci n'a de cesse de s'agrandir.

 

 

Nous avons pour projet de nous étendre sur le reste de la région de Tonkpi et la Cote d'Ivoire.

 

 

 

 

Constats :

 

D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes, réparties dans 30 pays africains, du Moyen-Orient et d'Asie, ont été victimes de mutilations sexuelles, selon les estimations. Ces pratiques sont principalement concentrées dans ces régions.

Les mutilations sexuelles sont généralement infligées à des jeunes filles, allant de l'enfance jusqu'à l'âge de 15 ans. Il s'agit d'une violation des droits des jeunes filles et des femmes.

 

Les données présentées ci-dessous sont tirées du document « Côte d’Ivoire 2013- Besoins humanitaires en phase de transition » réalisé par l’OHCA (Bureau de la coordination des Affaires Humanitaires).

  • En 2012, le taux d'excision des femmes ivoiriennes entre 14 et 49 ans a augmenté de 36 à 38 % sur l'ensemble du territoire. La pratique de l'excision est plus fréquente dans les zones prioritaires, à savoir l'Ouest, le Nord et le Nord-Ouest du pays.
  • 57 % des femmes de l'Ouest de la Côte d'Ivoire sont excisées, dont une majorité en zone rurale. Nous pouvons d'ailleurs indiquer après plusieurs enquêtes sur le terrain que pratiquement 100 % des femmes de Kabakouma sont excisées.
  • L’interdiction de l’excision a été votée en 1998. La loi n°98/757 promulguée le 23 décembre 1998 prévoit que toute atteinte à l’intégrité des organes génitaux d’une femme, par voie de mutilation totale ou partielle, excision, désensibilisation ou tout autre pratique, si elle s’avère sanitairement néfaste, est passible d’une peine d’emprisonnement de un à cinq ans et d’une forte amende (de 360 000 à 2 millions de FCFA, soit environ de 550 à 3 060 euros).

Malgré cela, le taux de prévalence de l'excision en Côte d'Ivoire démontre que les populations restent attachées à leurs traditions. La répression a ses limites comme moyen de lutte contre l'excision.

 

Pour faire reculer l'excision, il faut donc aussi privilégier un travail de terrain qui passe par l’éducation et la sensibilisation des communautés locales. C'est dans cette logique que s'inscrivent les actions de l'ACZA.

 

Lors de la conception du projet, l'ACZA a pris en compte ces données nationales chiffrées sur l'excision, mais aussi les données qu'elle a recueillies dans la région du Tonkpi, et qui y sont spécifiques:

 

  • Les populations Yacoubas sont attachées à leurs traditions, en particulier aux initiations qui englobent la pratique de l’excision.
  • Les matrones, du fait qu’elles soient celles qui pratiquent l’excision, occupent un statut social important dans le village, qu’elles n’accepteront pas de perdre, ou de voir décliner.
  • L’initiation, qui encadre le rituel de l’excision, correspond à une période d’éducation, de formation et de transmission des connaissances des anciennes générations aux nouvelles générations.
  • Les matrones sont aussi les accoucheuses traditionnelles du village.
  • L’excision est source de revenus pour les matrones.
  • Les matrones et femmes du village ne font pas le lien entre excision et problèmes de santé rencontrés par les femmes au cours de leur vie (fistules, difficultés lors des accouchements, douleurs lors des rapports sexuels…). Ces problèmes sont pour elles rencontrés par toutes les femmes du monde.
    La plupart des petites filles du village ne sont pas scolarisées pour deux raisons : les familles manquent de moyens, la scolarité des garçons est donc priorisée. Les filles sont destinées à être mariées, à s’occuper de leur foyer et il n’est donc pas nécessaire qu’elles suivent une scolarité qui sera interrompue lors de leur mariage.
  • L’excision perdure, voire augmente, dans la Région Ouest de la Côte d’Ivoire.
  • Ce sont les familles Yacoubas qui demandent aux matrones d’exciser leurs filles, et non l’inverse.

 

 

Les objectifs du projet :

 

L’objectif principal du projet est de contribuer à enrayer la pratique de l’excision dans le village de Kabakouma et dans la région du Tonkpi en Côte d’Ivoire en travaillant sur 3 axes :

  • sensibilisation
  • formation/ éducation
  • autonomie financière

Le projet vise à proposer une reconversion des matrones (exciseuses). ces dernières accompagnent les femmes enceintes pendant toutes leur grossesse jusqu'a l'accouchement qui se passe à l'hôpital et elles font le suivi de naissancee jusqu'au 7ème jours de l'enfant. En parralèle sont mises en place des actions de sensibilisation et de prise de conscience progressive des dangers et conséquences de la pratique de l’excision., et des actions visant à développer et renforcer l’autonomie financière des femmes du village.
L’objectif à plus long terme est de fédérer les matrones et les femmes de la région afin que les méthodes mises en place à Kabakouma pour enrayer la pratique de l’excision impulsent une dynamique sur toute la région du Tonkpi.

 

L'ACZA a créer une fédération des associations de femmes appelée ACZA WODO,  qui rassemble à ce jour plus de 350 femmes de differents villages de la région de Tonkpi , dont les matrones et leurs acolytes.

 

Les objectifs spécifiques à atteindre sont donc les suivants :


1) Soutenir les groupements agricoles et artisanaux  (cultures du riz, du manioc, du maïs,  fabrication de savon noir, beurre de karité...) des associations afin d'asseoir l''autonomie financière des femmes.


2) Former les matrones et leurs acolytes à accompagner au mieux les femmes enceintes pendant leurs grossesses. Développer par ce biais la sensibilisation aux dangers et conséquences de l'excision sur la santé des femmes. (transmission du VIH, difficultés lors des accouchements, fistules, hémorragies...) 

 

3) Construire et équiper des maisons des femmes qui permettra aux matrones de garder leur statut privilégié dans le village en valorisant leur aptitude à accompagner les femmes pendant leurs grossesses et après la naissance de l'enfant. Les maisons des femmes sont aussi un lieu d’écoute et de sensibilisation des femmes de la région qui ont été ou qui sont touchées par l’excision.
Développer ces équipements afin que ces dernières puissent accueillir les femmes enceintes du village mais qu’elles deviennent aussi le lieu de ressource et de transmission des connaissances sur les dangers de l’excision.


4) Organiser des formations d'alphabétisation pour les femmes de la fédération..


5) Développer la scolarisation des filles et diminuer les excisions au village en mettant en place un projet de parrainage/marrainage de l'ACZA.

 

6) Développer les réunions de sensibilisation aux dangers de la pratique de l'excision et pour l'arrêt de la pratique dans toute la région du Tonkpi.

 

A plus long terme, il s’agit aussi de pérenniser les actions de sensibilisation en formant les matrones à la transmission des connaissances sur les dangers de l’excision.
En partenariat avec la Commune de Biankouma, nous organisons des sensibilisations à grande échelle, en réunissant les matrones des differents villages régions.

 

 

Les moyens :

 

Pour assurer la réussite de ce projet, l'ACZA dispose d'une équipe de membres actifs, grâce auxquels elle peut:

  • Organiser des événements de récoltes de fonds (Miss Africa, soirée parrainage/marrainage...)
  • Participer à des marchés artisanaux et solidaires, qui permettent eux aussi de récolter des fonds.
  • Réaliser des demandes de subvention, essentielles à la viabilité de nos projets (Ministère des Affaires Etrangères, Ville de Rennes, Conseil Général, Fondation RAJA...)
  • Organiser des missions de réalisation et de suivi du projet de lutte contre l'excision en Côte d'Ivoire 2 à 3 fois par an (formation des matrones, formations d'alphabétisation, recueil de données et analyse, suivi technique et financier du projet...)

Les membres actifs de l'ACZA mettent donc la diversité de leurs compétences au service d'un engagement quotidien pour l'ACZA.